quinta-feira, 4 de março de 2004

Jesus. Porquê tanto escândalo?

Às vezes, muito raramente, também gosto de fazer as minhas citações longas. É claro que para as citações longas escolho textos curtos. Por exemplo, este que saiu na edição de quarta-feira do Le Monde, do escritor Henri Raczymov:

Qui a tué Jésus?
La France se prétend un pays laïque. On en douterait, à voir la polémique exorbitante qui entoure la sortie de La Passion du Christ. Rien à voir avec l'affaire du comique Dieudonné.
Dans un cas, il s'agit clairement d'antisémitisme, revendiqué comme tel dans les déclarations que l'intéressé multiplie. Dans l'œuvre cinématographique, en revanche, nous avons affaire à un film à thème religieux conçu et réalisé dans un pays, les Etats-Unis, dont l'immense majorité des citoyens et la tradition sont étrangères à la notion même de laïcité. "In God We Trust" sur le billet vert, avouons-le, la formule sur ce support-là sonnera toujours très bizarrement pour un Français. Envisageons à présent de considérer le film de Mel Gibson avec des yeux laïques. Et même, si je ne choque personne, du point de vue de l'athée que je suis.
De ce point de vue, Jésus n'est pas le fils de Dieu, lequel d'ailleurs n'existe pas. Au mieux, Jésus, c'est une sorte de Socrate oriental que sa communauté, de même que pour le philosophe athénien, a mis à mort. Parce qu'il embêtait le monde, cet homme, rien de plus. Or, pour le meurtre de Socrate, accuse-t-on les Grecs ? Pire, accuse-t-on les Grecs de 2004 ? Ce serait pure folie. Alors pourquoi diable s'offusquerait-on de ce que des juifs aient voulu, sinon mis en œuvre, la mort de Jésus ? Puisque Jésus, pour un juif, précisément, c'est un homme comme tout le monde, qui n'a strictement rien de divin. Bon, ils ont tué un homme, c'est mal. Et alors ? Quelle communauté n'a jamais tué un homme qui semait la zizanie en son sein ? Où est le scandale éternel ? D'un point de vue athée, la crucifixion de Jésus est un non-événement.